L’aide médicale à mourir (AMM) et le trouble mental : retour sur une rencontre lumineuse
L’aide médicale à mourir (AMM) et le trouble mental : retour sur une rencontre lumineuse
Notre première conférence Santé en tête de SENSUM, présentée en collaboration avec le RQSHA, s’est clôturée hier, au terme de deux heures d’échanges et de présentations aussi conviviales que profondes et complexes.
Les experts légaux, cliniques et proches des associations de patients ont souligné qu’il existe un consensus grandissant à l’effet que les troubles mentaux, en tant que maladie psychiatrique à part entière et potentiellement chronique et incurable, ne devraient pas faire l’objet d’une exclusion en matière d’accès à l’AMMI.
Il a été souligné dans ce symposium que le maintien de l’exclusion perpétuerait une forme de subordination de la souffrance psychique à celle de nature physique.
La dignité, les droits et les libertés des personnes atteintes de troubles mentaux, sont au centre des préoccupations des parties prenantes. Des inquiétudes ont été également soulevées comme quoi une telle exclusion revêtirait un caractère potentiellement inconstitutionnel au regard de la législation fédérale.
Un souci particulier fut également soulevé pour la position délicate dans laquelle pourrait se trouver les professionnels et intervenants en santé mentale advenant une divergence persistance entre les législations québécoises et fédérales.
Un message fort et clair a été que les patients souffrant de troubles mentaux demandant l’AMM ne devraient jamais être considérés de facto inaptes du fait de leur diagnostic et, bien au contraire, devraient être les principaux juges de leur souffrance. Ils devraient par conséquent être les premiers consultés et impliqués dans toute forme de réflexion collective et sociétale sur l’AMM.
Conférenciers et conférencières invitées
- Marie Annik Grégoire, avocate, professeure titulaire, Faculté de droit de l’Université de Montréal
« Les critères légaux d’accès à l’AMM: évolution et état des lieux »
Georges L’Espérance, neurochirurgien, président de l’Association québécoise pour le droit à mourir dans la dignité (AQDMD)
« Le droit de mourir dans la dignité pour les personnes atteintes de trouble mental : perspective des patients et des pourvoyeurs de soins»
- Ka’nahsohon Kevin Deer, Indigenous knowledge holder, Kahnawake Mohawk Territor
«Spiritual inoculation: injecting light through dark times»
- Mona Gupta, psychiatre, professeure agrégée de clinique, Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal, Présidente du comité d’experts pour l’aide médicale à mourir et la maladie mentale
« L’AMM pour des personnes dont le seul problème médicale invoqué est un trouble mental: les travaux en cours »
Éric Racine, professeur titulaire, Département de médecine et Département de médecine préventive, directeur Unité de recherche en éthique pragmatique à l’Institut de recherche clinique de Montréal
« Éthique et expérience des parties prenantes »
Patricia Conrod, modératrice
Ce contenu a été mis à jour le 27 octobre 2024 à 17 h 08 min.
Commentaires
1 commentaires pour “L’aide médicale à mourir (AMM) et le trouble mental : retour sur une rencontre lumineuse ”
Michaël Bégin
8 octobre 2024 à 0 h 39 minPendant mon parcours de traitements pharmacologiques pour le trouble bipolaire de type II et le trouble schizo-affectif, j’ai vécu de nombreux délires, des épisodes de psychose, des arrestations, l’itinérance, la pauvreté, l’isolement, l’abandon professionnel, la prison, des phases maniaques, des idées de grandeur, la dépression, des hallucinations auditives, l’insomnie et des tremblements.
Je crois que c’est notre vie, notre choix si nous souhaitons quitter cette existence, car notre cerveau, étant troublé, fonctionne différemment des autres. Nous avons des problèmes d’attitudes, de cognition et d’humeur qui sont incurables.
Les troubles mentaux devraient être pris en compte pour les demandes d’aide médicale à mourir au Québec, comme c’est le cas au Canada.