Jean Seguin est professeur titulaire au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

Les travaux de recherche du professeur Séguin portent surtout sur les aspects cognitifs et émotifs du développement de la santé mentale, tout en examinant les facteurs de risque et de protection d’abus de substances et de problèmes de santé cardiovasculaire.

Sa formation de clinicien lui permet de travailler tant au niveau des schémas cognitifs qu’avec des modèles de traitement de l’information et des fonctions cérébrales sous-jacentes. Ses travaux de doctorat (Université McGill, 1995) portaient essentiellement sur les aspects neuropsychologiques de l’agression physique.

Les travaux subséquents ont élargi la base conceptuelle de ses recherches pour inclure l’hyperactivité, les autres troubles extériorisés, les troubles intériorisés, et le développement cognitif. Une étude longitudinale débutant à la naissance lui a permis d’examiner les premières années du développement des troubles extériorisés et autres troubles de l’autorégulation du point de vue du développement cognitif. De nouvelles études comportent des observations dès la grossesse. Une des hypothèses importantes de ces travaux propose que les troubles d’adaptation ne sont pas tant le résultat de l’apprentissage qu’un échec de l’apprentissage de l’autorégulation. L’autorégulation serait donc acquise en cours de développement.

La recherche porte sur les bases physiologiques, génétiques et environnementales de cet apprentissage. L’autorégulation vient-elle de prédispositions génétiques, d’événements périnataux? Réside-t-elle plutôt dans les pratiques parentales,  les environnements scolaires, et les pairs? L’enfant fait-il face à des défis intellectuels, voire neuropsychologiques? Le tempérament de l’enfant joue-t-il un rôle? Ces facteurs sont-ils combinés entre eux? Dans quels contextes les défis et ressources se manifestent-ils? Quelle est la spécificité de la correspondance de l’autorégulation à la santé mentale? Est-ce que des interventions précoces visant à soutenir les parents, les enfants, ou les intervenants peuvent avoir un impact sur le développement de l’auto-régulation?